Stefan Cooke, avec son approche artistique de la mode masculine, fait appel au rapport sentimental qui nous unit à nos vêtements. Présent à la Fashion Week Hommes de Londres en janvier, il s’apprête à faire des étincelles, et il y a de quoi.
Stefan a commencé à envisager sérieusement de faire du stylisme en quittant le lycée et a emménagé à Londres pour étudier à Central St. Martins, dont il est sorti diplômé en février. Ses vêtements sont superbement romantiques pour du menswear, mêlant textures et tissus, élastique et acrylique, pour créer des pièces uniques et tactiles. Les vêtements ont toujours été, explique-t-il, « une façon de m’exprimer quand j’étais jeune ». « J’aime la sensation que procurent certains habits, chacun y trouve de la familiarité, de la chaleur. J’étais du genre à piquer les affaires de mon père, de ma sœur – plus parce que c’étaient les leurs que parce que ces vêtements étaient géniaux en eux-mêmes. »
Pris sous l’aile de John Galliano à Paris, Stefan collectionne déjà les admirateurs en haut lieu. On voit très bien pourquoi : son aptitude à analyser le vêtement tout en conservant un aspect ludique et spontané donne à son travail une charge de sens. Il décrit son style comme une « super-nostalgie qui serait hyper-moderne » et rit en prononçant ces mots – « Est-ce que ça veut dire quelque chose ? » « Je veux que les gens aient l’impression d’avoir accès à un vêtement sorti du passé, et de le porter résolument dans le futur. »
Abordant 2018 avec une collection à présenter en janvier et beaucoup de pression sur les épaules, Stefan ne devrait pas avoir le temps d’apprécier les petites choses – pourtant, cela ne semble pas être le cas. Il affirme que le moment le plus excitant de sa carrière jusqu’à présent a été « il y a deux semaines environ, quand je me suis installé dans mon studio. C’est là que tout est devenu réel, j’étais assis avec mon petit ami, et je me suis dit... Ça y est ! » Désormais installé et se préparant à montrer son travail au printemps, Stefan prendra la route des showrooms parisiens pour les soldes et espère faire grandir sa marque « étape par étape ». « Je ne veux pas me projeter trop loin parce qu’on ne sait jamais ce qui nous attend », ajoute-t-il. Vue d’ici en tout cas, la route est dégagée et c’est très, très excitant.
