Emerald Rose Lewis vous rendra accro à la radio l’après-midi.
Allumez la radio entre 16 et 18 heures en semaine et vous entendrez probablement un genre de documentaire BBC aride comme le désert sur l’histoire de l’architecture florentine, présenté par un croisement entre Richard Hammond, David Attenborough et votre paternel. Mais attention, réglez la radio sur 106.8 pour Rinse FM et vous tomberez sur Emerald Rose Lewis passant « Bouff Daddy » et « Ding-A-Ling » comme s’il était quatre heures du mat dans votre cuisine métamorphosée en club.
"Mon père était DJ à la radio dans les années 1970 et 1980 », « Il avait des platines à la maison et des tas de disques de reggae, de dub et de hip-hop. Ma sœur et moi on lui piquait ses vinyles pour essayer de mixer."
En trois ans, Emerald est devenue l’une des voix les plus excitantes de la radio indé, passant chaque après-midi sur Rinse FM et présentant une émission mensuelle dédiée au 2-step, à la UK funk, à la bass, à la house et au garage. Plus tôt cette année, elle a bossé avec MIA sur la programmation du Meltdown Festival et elle travaille en ce moment sur son tout premier documentaire de voyage, où elle explore le concept de génialité et ce que ça veut dire d’être génial. Pas mal pour une gosse de Shepperton – à 15 minutes de chez Ali G à Staines.
« Mon père était DJ à la radio dans les années 1970 et 1980 », explique Emerald. « Il avait des platines à la maison et des tas de disques de reggae, de dub et de hip-hop. Ma sœur et moi on lui piquait ses vinyles pour essayer de mixer. » À 19 ans, elle termine ses études et emménage à Londres. À mesure qu’elle rencontre des gens liés à l’industrie musicale, elle commence à décrocher quelques émissions et soirées où mixer. « Je pense que ça a marché parce que j’adorais faire la fête », s’amuse-t-elle. Mais c’était aussi difficile. Au moment où elle obtient un rôle chez Rinse, elle doit jongler avec trois autres jobs : baby-sitter, enseignante auxiliaire et serveuse
Qu’a-t-elle retenu de son parcours ? « Il ne faut jamais courir après quelque chose qui ne nous intéresse pas vraiment », explique Emerald. « Souvent on se dit qu’il faut faire telle ou telle chose pour arriver où l’on veut, mais c’est vraiment visible, quand on fait quelque chose qui n’a pas de sens pour nous. Donc ce que j’en dis : peu importe combien on vous paie, ou le statut que ça vous donne, ne faites que ce qui compte réellement pour vous, parce que ça se voit. »
